samedi 25 août 2012

Bouchées de dégustation

Explication de la Nuit des lemons

Parme : épaisseur, favoris, prisme


Le prince Adrian avait apporté un nouveau cadeau pour Flocon. Il le faisait de plus en plus à chacune de ses visites : la jeune fée était de loin son pensionnaire favori, et il adorait le voir sourire, surtout quand c’était à cause de lui.
Flocon était allongé sur les draps, complètement nu, sa jolie coiffure défaite. Il avait encore quelques gouttes au coin des lèvres et sur son ventre pâle, mais il n’y fit pas attention. Il regardait d’un œil circonspect le tour de cou que lui avait offert Adrian. Ce dernier, couché sur le flanc, attarda ses doigts sur le corps souple de la fée, redessinant les courbes de son bassin.
C’était un très beau collier, serti d’un pendentif de cristal. Le ruban était d’un beau rose parme, aux reflets soyeux.
- Ca m’a rappelé les couleurs de tes cupcakes, sourit Adrian en s’accoudant sur le matelas. Il m’avait semblé que les roses étaient tes préférés.
Le regard pétillant, Flocon hocha vigoureusement la tête. Il avait un faible pour le glaçage rose et les parfums fruités, il devait l’avouer.
Le cristal étincelait entre ses doigts. Joueur, il leva plus haut les bras pour capter un rayon de soleil. Les faisceaux de lumière, en passant dans l’épaisseur du prisme, inondèrent la pièce d’arc-en-ciel.
- Et ça, ça m’a rappelé ta poussière de fée, rit le prince avec un peu de malice.
Flocon fit la moue. Ils râlaient tous après sa poussière, celle qui éclaboussait tout quand il se transformait ou qu’il battait des ailes. Ce n’était tout de même pas sa faute si elle était faite de paillettes un peu trop collantes.
Il se redressa doucement pour nouer le bijou autour de son cou. Adrian vint l’aider en soulevant pour lui son chignon ébouriffé. Puis la fée se percha sur les hanches du prince pour lui montrer le résultat.
- Ca te va bien… souffla ce dernier en caressant ses hanches.
Flatté, la fée se pencha pour le remercier d’un baiser gourmand.
L’aube se levait à peine à travers ses fenêtres. Adrian l’avait tiré du sommeil de la plus délicieuse des façons, et avec un cadeau pareil, Flocon ne regrettait pas d’avoir été réveillé. Il le lui prouva à sa manière, caressant longuement le désir du jeune prince pour lui faire retrouver sa vigueur, avant de grimper plus haut sur son corps pour le glisser en lui. Se mordant la lèvre pour retenir un soupir, il commença à bouger tout en douceur, le chevauchant avec plus de volupté, de langueur et de passion que de fougue érotique. Adrian se cambra sous lui, venant à la rencontre de ses hanches, attrapant sa taille pour guider ses allées et venues si suaves.
Le soleil levant frappait le cristal sur le cou de la fée alors que tendrement, ils recommençaient à faire l’amour. Et comme à travers le prisme, en passant par l’épaisseur des vitres, le soleil éclairait la pièce d’une jolie couleur parme, assortie au ruban de son collier.


Safran : aquarelle, camaïeu et froideur

Purr trébucha sur le pied d’une table et s’effondra brusquement au sol. Dans sa chute, il tenta de se rattraper à une étagère mais ne réussit qu’à en renverser le contenu sur lui.
Sonné, il se redressa en gémissant piteusement.
Bernabé allait le tuer. Il avait renversé de tout partout. Les pots de colorants liquides s’étaient éclatés au sol et gisaient sur le carrelage comme une aquarelle ratée, dans un camaïeu de couleurs improbables. Il s’était glissé dans la cuisine en douce pour chiper des gâteaux et tenter avec eux une approche pour séduire Flocon. Mais son plan venait de voler en éclat et pour éviter les représailles, il y fit une croix dessus et détala à toute hâte. Il n’avait pas envie d’être là quand le centaure verrait le désastre.

Lotis enroula doucement ses bras autour des épaules de Bernabé. Ce dernier, un peu sonné, mit un moment à se détendre dans son étreinte. Il ne s’attendait pas à trouver… ça, en descendant ouvrir la cuisine.
Il était atterré.
Qui avait osé s’introduire dans son antre pour commettre un pareil carnage ? Le sol était recouvert d’ustensiles renversés et les pots de colorants alimentaire avaient éclaboussés jusqu’au plafond. Il allait mettre des heures à nettoyer ça, même avec l’aide des domestiques fantômes.
Dire qu’il venait juste montrer à Lotis ses nouveaux gâteaux. Il les avait faits exprès pour la sirène, de très jolis bras de vénus sur lequel il avait piqué des fleurs de safran en pâte à sucre. La pâte était dorée, d’une jolie couleur orange, et la crème à l’intérieur était parfumée à l’abricot. Au lieu de recouvrir les gâteaux de sucre glace blanc, il en avait trouvé un d’une jolie couleur violette, tout comme la fleur, aux pétales mauves et au cœur flamboyant.
Mais les gâteaux étaient ruinés, maintenant. Ironie du sort, c’était le colorant rouge qui les avait massacrés.
Bernabé les souleva piteusement de la plaque en métal.
Ils n’avaient plus rien de safran maintenant. Plutôt d’un arc-en-ciel raté.
Lotis avait abandonné sa queue de poisson pour ses jambes d’humain, minces et fragiles, trop pour le porter. Il savait à peine marcher et Bernabé l’avait perché sur son dos de cheval. Il avait l’habitude que la sirène le monte a cru, et l’emportait ainsi dans tous les coins et recoins de la Fancy Candies.
Mais devant l’air dépité de son ami et monture, Lotis ne pouvait s’empêché d’être triste. Il savait combien Bernabé aimait faire de la pâtisserie. Il y mettait tout son cœur, en véritable artiste.
Alors, avec un sourire, il se pencha par-dessus l’épaule humaine du centaure pour lui voler le gâteau et croquer dedans.
- Mmmh… ! On chent pas le colorant, chest encore chuper bon !
Bernabé eut un petit sourire triste. Un plan de travail avait été épargné par le désastre. Il s’en approcha et souplement, Lotis déposa le gâteau pour se hisser dessus. Il s’assit sur le bord, les jambes pendant dans le vide.
Il entortillait toujours des algues dans ses longs cheveux pâles, comme des tresses aquatiques. Bernabé vint les retirer une à une sous le regard espiègle de la sirène, qui mordait avec appétit dans le gâteau au safran.
- Ca aurait été encore meilleur si ça avait eu sa vrai couleur…
Il soupira doucement. Il avait mis tellement de temps à faire ces gâteaux au safran… Qui avait bien pu les ruiner ainsi ?
Sa peine toucha un peu plus Lotis, qui tendit la main pour effleurer le menton de son camarade. Sa main avait l’air toute fine et toute blanche, sur les traits mats de Bernabé.
- C’est pas grave… t’en refera d’autre…
Il enroula ses bras graciles autour des larges épaules du centaure, et ce dernier se rapprocha de lui. Il agenouilla son corps de cheval devant le plan de travail, s’asseyant sur le carrelage pour que son buste d’homme soit presque à la hauteur de Lotis. Ce dernier se pencha en avant pour l’enlacer affectueusement, cherchant à le consoler.
- Et je les mangerai quand même, gloussa Lotis en se redressant un peu. Flocon aussi, si tu lui proposes. Il les aura même mangé trop vite pour se rendre compte qu’ils étaient rouges et pas safran, comme tu voulais…
Amusé et touché par la tendresse de la sirène, Bernabé acquiesça d’un mouvement de tête. Il remarqua pourtant en relevant la tête que Lotis frissonnait.
Il ne portait qu’une toute petite tunique sur son corps mince et ses cuisses nues étaient posées à même le plan de travail, fait de métal froid et gris.
Le centaure attarda un peu trop le regard sur les hanches de Lotis. Il avait des courbes presque féminines. Et il frissonnait tellement…
- Tu as froid ? chuchota le centaure en lui frictionnant les jambes.
- Un peu… avoua Lotis en se tortillant. ‘Fait pas très chaud dans ta cuisine…
Il se mordit soudain la lèvre et le centaure fronça les sourcils, devinant ce à quoi pensait la sirène.
Cela ne manqua pas.
- Tu pourrais peut-être me réchauffer… ? demanda innocemment Lotis en tirant sur sa tunique.
Bernabé leva les yeux au ciel. Il savait que son compagnon ne perdait jamais une occasion de lui faire des avances. Il le repoussait d’habitude, restait raisonnable. Mais cette fois-ci… il n’avait pas pu lui offrir les gâteaux qu’il lui avait promis, quand Lotis lui avait dit qu’il n’avait jamais vu de champ de safran. Il pouvait bien se faire pardonner.
Les cuisses de la sirène s’ouvrirent sans résistance quand il les lui écarta. Lotis ne fit aucun effort non plus pour l’empêcher de relever sa tunique, la retira même complètement, aussi nu avec que sans.
Bernabé ferma les yeux et embrassa tendrement la chair douce de ses cuisses, remontant jusqu’à son aine, faisant naitre des frissons qui traversaient l’échine de Lotis. Ce dernier échappa un son voluptueux et alors que les baisers se rapprochaient, sentit son aine le bruler délicieusement.
Il ne pouvait pas marcher avec ses jambes et n’avait pas l’habitude de les avoir à la place de sa queue de sirène. Mais les sensations n’en étaient que plus délicieuses. Les grandes mains du centaure courraient sur sa peau, caressaient ses genoux, et Lotis crispa brusquement les orteils quand la langue chaude du centaure s’enroula autour de lui.
Il enfouit ses doigts dans le carré blond de Bernabé et s’y cramponna pour ne pas perdre la tête. Il se cambra brusquement, gémissant avec délice, le creux des reins en feu sous cette langue qui parcourait sa chair sensible, puis sous les lèvres brulantes qui se refermèrent autour de lui.
- Et ça… C’est… aussi bon… que tes gâteaux… souffla-t-il avec délice, arrachant un sourire au centaure qui redoubla de sensualité.
La tête penchée en arrière et les reins arqués, Lotis eut le malheur de redresser la nuque et d’entrouvrir une paupière. La vue qu’il eut entre ses cuisses, d’un centaure concentré à lui offrir du plaisir, qui l’avalait si goulument entre ses lèvres gourmandes, eut raison de sa faible patience.
Il gémit plus fort et se crispa brusquement, glapissant de surprise comme de plaisir.
Bernabé, ravit, accueillit sa jouissance avec délice. Il n’en perdit pas une goutte et lapa longuement sa hampe tendue pour tout avaler.
Une fleur de safran était tombée sur le plan de travail et dans son extase, en voulant s’agripper au rebord, Lotis l’avait écrasée entre ses doigts.
Bernabé eut soudain une association d’idée qui le surprit. Couleur safran. Il y avait une personne qui avait les yeux safran, à la Fancy Candies. Deux billes fauves flamboyantes, d’un orange soutenu. Quelqu’un qui était tout à fait capable de s’être introduit ici en douce et d’avoir provoqué le désastre.
- Purr, grogna-t-il avec froideur.



Émeraude : irisé, luminescence et palette

- Tu as des yeux splendides… On dirait des émeraudes…
Elendil leva les yeux au ciel. Non, Bernabé avait les yeux émeraude. Les siens étaient turquoises, mais les bijoux qu’il portait ce jour là induisaient sans doute le peintre en erreur. A moins qu’il soit daltonien ? Pour un artiste, c’était plutôt incongru.
Il ne savait pas pourquoi l’humain avait tant insisté pour faire un portrait de lui, si c’était pour lui sauter dessus sitôt le peignoir tombé. Elendil n’avait même pas eu le temps de prendre la pose sur les drapés du lit, avait à peine dénudé une épaule que la palette avait volé à travers la pièce, tandis que l’humain le pressait contre lui pour l’embrasser avec fougue.
Pourtant, il n’avait pas besoin d’un prétexte pareil pour lui faire l’amour. Le prix était le même.
- Et toi tu n’es qu’un vil flatteur, minauda-t-il en caressant les épaules de son amant d’un soir.
L’humain était plutôt bien fait, jeune et séduisant. Peintre à la mode dans il ne savait quel court royale, il avait l’argent de s’offrir des rendez-vous avec le numéro un de la Fancy Candies. Sans avoir besoin de l’appâter en lui proposant de faire son portrait.
Bizarrement, Elendil n’aimait pas trop voir sa propre image. Il ne s’admirait jamais vraiment. S’il s’asseyait devant son miroir, c’était pour s’examiner, cacher ses cernes sous de la poudre, arranger sa tiare sur son crâne et coiffer ses longs cheveux couleur de sable.
Il portait ce jour là une émeraude taillée sur le diadème qui lui serrait le front, et des boucles d’oreilles d’un joli vert. C’était sans doutes elles que contemplaient son peintre avec envie, plutôt que ses yeux. D’ailleurs, Elendil préféra fermer les paupières quand le membre brulant se fraya un chemin entre ses cuisses.
Il se tendit sur les draps et poussa un soupir. Il était fougueux, son peintre, peut-être un peu trop. Ce n’était pas douloureux mais il dut lui souffler d’attendre un peu, pour le laisser s’habituer à cette présence imposante.
- … c’est bon…. vas-y… soupira-t-il voluptueusement.
Il l’avait emmené dans une toute nouvelle chambre, exprès pour sa peinture. Une chambre que Mordigann lui avait laissé décorer gratuitement, à condition qu’elle puisse aussi servir aux autres pensionnaires. Ce détail n’avait pas trop gêné Elendil ; il s’était arrêté au mot « gratuit » et avait accepté aussi sec.
La pièce était entièrement faite de pierres et de joyaux précieux. Les meubles et les objets étaient faits de nacre et d’opale, les murs couverts d’une peinture irisée, agrémentés d’appliques murales faites de grosses agates. Le lit quant à lui était taillé dans le porphyre. Un matelas moelleux le recouvrait, ainsi qu’un ciel de lit en velours, piquetés de broderies luminescentes. Dans le noir, elles s’illuminaient d’un beau vert brillant et dévoilaient tout autour du lit des motifs précieux qui évoquaient des sortes de cristaux phosphorescents. C’était comme une grotte naturelle, un refuge surnaturel et surréaliste.
Elendil se demandait si ce n’était pas un peu trop. Pas le lit qui brillait dans le noir. Ca, c’était son petit pêché mignon et il trouvait l’idée brillante –sans mauvais jeu de mot. Mais pour le reste…
Il avait peut-être poussé la dépense un peu trop loin, avec toutes les matières précieuses qu’il était allé chercher. Ce n’était peut-être pas vraiment de bon gout, et il n’était même pas sûr que ça soit vraiment joli. Mais Mordigann avait dit que ça serait gratuit…
Un coup de rein plus vigoureux massa avec force un point sensible aux creux de ses reins et l’elfe échappa un cri de satisfaction et de surprise mêlé. Pris de court, le plaisir lui avait vrillé les tempes et les reins et il réalisa trop tard qu’il avait planté les ongles dans les flancs de son peintre.
Ce dernier ne lui en tenait pas rigueur cependant, et trop heureux de sa trouvaille, redoubla de fougue et d’ardeur pour arracher de nouveaux gémissements à son compagnon. Elendil oublia complètement à quoi il était en train de penser, étourdi, grisé.
Il s’abandonna béatement au plaisir charnel et ne retint pas sa voix, juste pour faire plaisir à son petit artiste.


Fuchsia : Peinture, pinceau, ambiance


- Ca va être très… rose, nota Driss en croisant les bras.
- Non, fuchsia, le contredit Inari avec un sourire ravi.
L’efrit grimaça et se rallongea sur le futon de son compagnon.
- Si tu le dis…
Il avait toujours un peu de mal à se faire aux changements capillaires d’Inari. Et encore, cela faisait déjà plusieurs mois qu’il avait arrêté de se teindre entièrement les cheveux et les gardait de son noir naturel. Mais toutes les semaines, depuis quelques temps, il se faisait des mèches d’une couleur différente.
Inari reposa son pot de teinture sur l’engawa, cette terrasse en bois qui entourait les maisons japonaises traditionnelles. Le jardin était calme dehors, paisible, agrémenté du chant des oiseaux et du bruit régulier du tube de bambou que l’eau d’une fontaine faisant sans cesse basculer.
Driss aimait bien s’incruster dans la chambre d’Inari. Elle avait une ambiance toute particulière, au-delà du cadre asiatique presque trop cliché. Apaisante. Une lumière jaune et douce passait à travers les parois de papier, faisait ressortir la couleur des tatamis. Inari changeait les autres cloisons tous les mois, expérimentant toutes sortes de peintures et de motifs différents, mais les shojis et les dalles de riz tressé, elles, restaient les mêmes, témoins muets et aveugles de la débauche du kitsune.  Driss espérait pour eux qu’ils étaient aussi sourds, contrairement au vieil adage comme quoi les murs avaient des oreilles.
Inari avait en ce moment des mèches d’un bel orange flamboyant. C’était plutôt joli, et ça lui allait bien, pour un démon renard.
Fuchsia… Driss était moins convaincu.
Inari s’agenouilla élégamment devant sa petite table à calligraphie. Un pinceau à la main, il dégagea sa longue manche et reprit son ouvrage à gestes gracieux.
L’efrit se redressa sur les coudes pour le regarder faire, avec un sourire torve.
- C’est de là que ça te vient, ta souplesse du poignet... ?
Inari ricana. Ils partageaient le même humour graveleux, même si Driss était toujours plus discret en présence des autres, qui pensaient que le kitsune était le seul pervers des deux.
- Si tu savais… souffla-t-il d’un ton provoquant.
Driss plissa les yeux, relevant le défi.
- Mais je veux savoir.
Il y eut un petit pouf, et dans une épaisse fumée fuchsia –Inari était sur qu’il l’avait fait exprès- l’efrit disparut.
Il se matérialisa un instant plus tard dans un autre nuage rose, sur la table basse d’Inari, couché sur le flanc dans le plus simple appareil.
Il roula sur le dos, offrant à l’œil du démon renard son corps à la peau sombre et ses muscles parfaits.
- Peint moi comme une de tes calligraphies, minauda-t-il d’une voix langoureuse, lui lançant un regard charbonneux.
Inari le fixa longuement. Cet idiot d’efrit venait de ruiner complètement sa toile en s’allongeant comme ça sur elle. Mais ses pectoraux couleur de bronze, ses tablettes de chocolats, son regard de serpent, noir comme la braise…
Il en avait des frissons partout. Des frissons pervers et indécents. Recouvrir le corps de l’efrit de peinture, suivre chacune des courbes de son corps de la pointe de son pinceau…
Il gloussa joyeusement et céda à l’invitation.

  Indigo : amour, nuance et indélébile


Purr était sujet à toutes sortes de désagrément, pendant ses chaleurs, mais le pire était peut-être les fantasmes éveillés. Ca le prenait n’importe quand, n’importe où, chaque fois qu’il baissait la garde. La moindre petite pensée pouvait dévier en quelque chose de torride et d’érotique.
Pour éviter que les autres apprennent qu’il était de nouveau en chaleur, le loup-garou s’était réfugié dans l’une de leurs nombreuses salle de bain. Enfoncé jusqu’au cou dans l’eau d’une grande baignoire en cuivre, il était en train de vider une bouteille de bain moussant dans l’eau quand un fantasme l’agressa.
C’était la faute au produit moussant, d’un joli bleu, qui tirait sur le violet. Avec les mousses que cela formait, et les grosses bulles à la surface irisée, il ne put s’empêcher de penser à Flocon.
Flocon et Laè.
La fée avait une épaisse chevelure indigo autour de sa jolie frimousse. Avec des pointes roses, et des mèches plus claires, dans toutes les nuances de bleu. Laè, lui, avait les cheveux sombres, d’un bleu presque noir, raides et lisses. Mais leurs deux chevelures étaient aussi douces l’une que l’autre. Purr aurait adoré y glisser les doigts en même temps.
Agenouillé sur le grand lit de Laè, son très, très grand lit couvert de fourrure, la pluie battait les vitres, comme toujours dans la chambre du Selkie. Ce dernier était accroupi devant lui, lui lançait ce genre de regard sauvage qu’il ne réservait d’habitude qu’à Mordigann. Flocon était juste à côté, ingénu, battant des cils. Ils avaient tous les deux abandonnés leurs vêtements aux pieds du lit et Purr déglutit devant leurs corps sublimes.
La fée était frêle et délicate, androgyne, blanche comme neige. Le selkie avait aussi la peau pâle, une peau d’homme du nord, frappée par le sel et le froid. Mais malgré ses cheveux longs et son visage noble, il avait des vrais muscles, souples, athlétiques, rassurants.
  Flocon et Laè échangèrent un sourire presque… carnassier. Puis ils fixèrent Purr et le renversèrent sur le lit en se léchant les babines. Le lycan couina, avant de se cambrer, crispant les griffes de ses mains sur les fourrures. Il ne savait pas à qui était la langue qui courrait sur sa hampe, ni les lèvres qui suçotaient son gland. Deux paires de main effleuraient ses cuisses, ses hanches, son bassin frémissant.
Quand une bouche chaude et humide relâchait son érection, c’était juste pour laisser la place à la langue de l’autre, qui s’entortillait tout autour de lui, jouait avec son méat, redessinait les veines pulsantes de son membre. Le lycan bouillonnait déjà, enfouissait les doigts sans réfléchir dans les deux chevelures à sa portée. Les boucles indigos, comme du coton moelleux. Les longs cheveux raides, fluides et doux comme de la soie. Il tenta de redresser la nuque les doigts crispés sur leur tête, comme pour ne pas perdre pieds, mais ses gestes ne faisaient qu’encourager ses deux agresseurs qui lui répondirent par deux regards prédateurs. Ils joignirent leurs langues et remontèrent le long de sa hampe, lentement, malicieux, s’attardant sur le gland pourpre qui frémit à leur passage. Et puis, arrivé en haut, elles se rejoignirent et Flocon et Laè s’embrassèrent à pleine bouche, éperdument.
Purr couina de désir. Il croyait avoir chaud, mais ce n’était rien à côté de ses deux meilleurs amis en train de s’embrasser. Flocon renversa le selkie sur les draps et la chevelure indigo sembla les recouvrir tous les deux, défaite, sauvage, aussi érotique que pouvait l’être la fée candide.
Il dut perdre connaissance car il se réveilla soudain dans les bras de Laè. Callé contre son torse puissant, Purr avait les jambes écartées, et sentait les grandes mains du Selkie courir sur sa peau, jouer avec ses tétons, faire naitre des centaines de frissons qui lui traversaient l’échine. Laè lui picorait doucement l’épaule et Purr gémit à mi-voix, abandonné entre ses bras puissants.
Flocon était agenouillé devant eux. Il se lêcha les babines,du même air gourmand qu’il avait à chaque fois qu’il allait dévorer un cupcake. Purr déglutit, puis couina quand le selkie fit rouler l’un de ses grains de chair entre ses doigts. Cela détourna son attention et avant qu’il ne le réalise, la bouche tentatrice de Flocon s’était déjà refermée sur lui.
Purr se cambra, l’aine en feu. Il ne voyait pas les lèvres douces l’avaler avec indécence. Penché en arrière contre le torse de Laè, il ne pouvait voir que le chignon défait de Flocon, la longue chevelure indigo qui coulait sur les épaules blanches de la fée, comme l’eau d’une rivière. De nouveau, Purr y enfouit les doigts. Il massa son cuir chevelu, comme pour l’encourager, gémissant sous les va-et-vient brulants. Il s’y crispa quand il sentit, tout contre la cambrure de ses reins, le désir de Laè se faire plus insistant.
Le lycan se mordit la lèvre. C’était trop bon, trop tentant.
Il n’eut même pas besoin de supplier le selkie de le prendre. Flocon s’interrompit un instant, se léchant les babines, délaissant le gland qu’il suçotait avec tant d’appétit. Laè s’empara des cuisses de Purr et sans effort, l’empala sur lui.
La colonne de chair ravagea les reins de Purr, lui procura autant de douleur que de plaisir. Mais la souffrance n’effrayait pas Purr. Pire, elle l’excitait. Il se cambra contre le corps du selkie et s’appuya sur ses cuisses pour  commencer à bouger sur lui, avide de le sentir l’emplir tout entier, le posséder corps et âme.
La langue de Flocon s’égara de nouveau sur son érection, plus tendue que jamais. Il accompagnait les mouvements de Purr, les coups de rein que Laè donnait pour le pénétrer de façon toujours plus intense. Pris entre deux feux, entre ses deux meilleurs amis, ses deux amours secrets, Purr aurait pu mourir de satisfaction.
Le plaisir était déjà intense. Mais quand en plus du glaive qui lui fendait les reins, la gorge de la fée l’engouffra tout entier, Purr se sentit perdre la tête et connut un fulgurant orgasme, le plus intense de toute sa courte vie.

Un bruit le réveilla brutalement de son rêve. Quelqu’un l’avait rejoint dans la salle de bain, faisant grincer la porte pour chercher une baignoire vide.
C’était Driss, couvert des pieds à la tête de traits de peinture noire. Certains représentaient des motifs et des symboles parfaits, d’autres étaient étrangement tordus et tremblotants.
- …Un problème ? demanda l’efrit en appercevant la tête du loup-garou.
Purr, brusquement tiré de sa rêverie, il secoua la tête pour se remettre les idées en place. Il avait les joues rouges, le souffle court et les yeux hagards. Mais la mousse… cachait son principal problème.
- … J’espère pour toi que c’est pas indélébile, réussit-il même à glapir en désignant du nez le corps de Driss.
Ce dernier ricana et alla sans répondre se trouver une baignoire, plus loin.
Purr s’enfonça jusqu’au nez dans la mousse de son bain, mortifié. Il avait une érection monstrueuse, tellement qu’il était certain que même Bernabé n’avait eu de trique pareille. Et il sentait presque les bras de Laè autour de lui, ses baisers contre sa gorge, et entre ses cuisses, agenouillé, la chevelure indigo…
Il courut brusquement dans la salle de bain voisine, une petite pièce entourée de banquise, pour se jeter dans un bassin d’eau glacée.


Turquoise : pâli, suranné et tristesse

- … et là, il m’a dit « tu as des yeux magnifiques, on dirait vraiment des émeraudes ». Et il a rien dit d’autre ! Il a même pas fait mon portrait !
Elendil était assis sur le bord du bureau, les deux pieds posés sur l’accoudoir du fauteuil de Mordigann. Ce dernier, un peu blasé, se contenta de tasser quelques feuilles sans prêter plus d’attention au récit de l’elfe.
- Tu comptes me raconter la façon exacte dont il t’a pris, aussi ? grogna-t-il en chassant les chaussures qui salissaient son accoudoir.
Elendil se tut aussitôt et le foudroya du regard. D’autres que lui auraient pâli à la réprimande, et les autres pensionnaires auraient pris ça comme un ordre de quitter la pièce. L’elfe, lui, le fixa longuement avant d’échapper un sourire sardonique. Il glissa du bureau pour grimper à cheval sur les cuisses de son patron.
- Tu adorerais ça… murmura-t-il en effleurant ses lèvres des siennes.
Il enfouit les doigts dans les courts cheveux bruns de Mordigann, son regard planté dans le sien. Mais son patron resta de marbre et se contenta d’attraper la taille souple de l’elfe, les sourcils froncés.
- Tant qu’il paye, je m’en fou, de comment il te saute.
La remarque acerbe fit ricaner Elendil. Il avait une carapace contre la mauvaise humeur de Mordigann, un bouclier contre sa vulgarité et ses grognements.
- Ne fais pas ton radin, on dirait moi… murmura l’elfe en faufilant ses doigts sous le pantalon de son patron.
Il ne le repoussa pas. Il ne le repoussait jamais. Il avait beau pester, maugréer, pousser des jurons, quand Elendil se laissait tomber sous son bureau ou glissait les mains dans ses vêtements, il le laissait toujours faire. Et bientôt, contre la paume adroite de l’elfe, le désir de son patron devint pleinement palpable, à tel point qu’il le libéra avec agilité de sa gangue de tissu.
- Et puis… tu sais bien que tu es le seul que je veux vraiment…. gémit doucement Elendil dans le creux de son oreille.
Mordigann lui saisit brusquement les poignets. Il le fixait droit dans les yeux, le visage impassible, les sourcils froncés sur ses pupilles noires.
- Ne va pas plus loin si tu comptes me faire payer ensuite, gronda-t-il sèchement.
Elendil feignit la tristesse et la déception. Il le prenait pour qui ? Un hôte cupide et vénal ?
Oui, c’était exactement ce qu’il était. Mais il faisait parfois des exceptions. C’était son patron, après tout. Il avait bien droit à un petit avantage en nature sur les bénéfices de son établissement.
- Je t’aurai fais payé si tu avais voulu que je te raconte comment il m’avait fait l’amour, mais puisque tu ne veux pas…
Mordigann lui relâcha les poignets. Sa liberté retrouvée, Elendil s’empressa de venir cajoler le membre palpitant qu’il sentait tout contre ses cuisses. A cheval sur les cuisses de son patron, il avait posé un genoux de chaque côté de ses jambes, sur l’assise du fauteuil. Mordigann n’eut aucun mal à venir le dévêtir lui aussi, masser longuement sa croupe si indécemment peu protégée. Bientôt, la ceinture de son pantalon sauta et fit frissonner Elendil, son délicat postérieur exposé à la fraicheur du monde. Heureusement pour lui, Mordigann vint bien vite le recouvrir de ses paumes brulantes pour le réchauffer.
- Je sais que tu adores qu’on te dise des choses érotiques à l’oreille… susurra l’elfe en mordillant le lobe de Mordigann, la voix chaude et pleine de désir.
Mine de rien, il était sincère avec son patron. Mordigann était bien le seul qui lui faisait un effet pareil.
- Tais-toi et vient, se contenta de grogner l’intéressé en le hissant vers lui.
Elendil ne se le fit pas redire deux fois. Il s’aggripa au dossier du fauteuil, serrant le cuir suranné. Il redressa les hanches et guidé par la poigne de Mordigann, s’empala voluptueusement sur lui. Ou plutôt, se laissa empaler.
Il s’allongea pratiquement contre le torse de son patron, qui se laissa lui-même aller en arrière, basculant très légèrement le fauteuil. Mordigann le tenait fermement par les hanches, le regard rivé dans le sien, à mesure que le corps de l’elfe descendait sur lui pour l’accueillir.
Il happa le menton pointu de l’elfe, donna un coup de langue sur sa gorge. Elendil frémit, tremblant de désir comme d’impatience ; mais c’était Mordigann qui décidait, lui qui donna le premier coup de rein, puissant, intense, délicieusement grisant.
Plus Elendil le provoquait en évoquant ses clients et la façon dont ils faisaient l’amour, et plus Mordigann se montrait sauvage et possessif. C’était encore pire quand Elendil faisait allusion à ses clientes. Et elles étaient nombreuses, parce qu’Elendil raffolait des fortes poitrines. Et qu’elles payaient plus.
Mais ce dont il raffolait par-dessus tout, c’était les coups de rein de son patron. Il les aimait presque autant que le bruit des pièces et l’odeur des billets. Alors le sentir guider ainsi sa croupe sur sa hampe brulante, donner des coups de hanches puissants et saccadés, il n’y avait pas plus délicieux et plus efficace pour le faire fondre de plaisir.
Il tressautait sur ses cuisses, les reins malmenés par la hampe qui le possédait si férocement. C’était atrocement bon et Elendil ferma les yeux, ses yeux changeant, étranges, que l’on disait émeraude. Ca l’avait vexé. Si ce peintre n’avait pas été aussi adroit de ses hanches, il aurait certainement trouvé le moyen de raccourcir le rendez-vous et de s’en débarrasser.
Mais le membre tendu de Mordigann, logé entre ses cuisses, le consolait de tout. Il gémit de volupté alors que sa hampe frappait sa prostate, lui faisant voir des billets volants au milieu des étoiles.
Soit, Elendil exagérait peut-être, mais c’était tellement bon qu’il aurait tout à fait pu en voir.
- Mordy… Mordigann… !
Il se cambra brusquement, gémissant plus fort encore, se coulant contre le corps puissant de son patron. Il vit des étoiles, pour de vrai, ou plutôt des points blancs devant ses paupières parce qu’il avait fermé les yeux trop fort. Son patron grogna juste, lui, après de longs, puissants, et intenses coup de rein. Il le sentit éclater aux creux de ses cuisses, s’apaiser, relâcher ses fesses qui portaient encore la marque de sa poigne pour enlacer à la place la cambrure de ses reins.
Elendil savourait. Il avait posé la joue contre le torse de son patron, rêveur, satisfait, rêveur.
Puis, aux anges, il redressa doucement la tête.
- En vrai… t’as pas écouté un seul mot de ce que je t’ai raconté, hein… ? souffla-t-il contre ses lèvres.
Il haletait encore, le regard intense, brillant de plaisir.
Mordigann le fixa longuement, sans dire un mot. Puis il l’embrassa ardemment, les doigts visés sur sa nuque.
- Tes yeux sont turquoises. Pas émeraude.
Elendil sourit, un picotement étrange dans le bas du ventre. Et ce n’était pas du désir.

Pourpre : arc-en-ciel, solitude et touche



Mordigann entra en soupirant dans la chambre de Purr. Il referma la porte, enjamba un godemichet clouté qui trainait sur le sol et s'approcha du grand lit à baldaquin.

Une énorme bosse soulevait le drap de velours. Mordigann le tira d'un coup sec pour découvrir Purr, recroquevillé sur le matelas dans le plus simple appareil, serrant contre lui un coussin en forme d’arc-en-ciel. Il y en avait tout un tas d’autre sur son grand lit pourpre et noir, des plus classiques au plus fantaisistes. Cela apportait une touche colorée assez étrange dans sa chambre au mobilier baroque, digne d’une maison hantée.

- Qu'est ce que tu fais là ? soupira Mordigann avec une profonde lassitude.

Purr couina et s’enroula un peu plus un peu plus, les joues roses. Cela mis la puce à l'oreille de son patron.

- Tu te caches de Bernabé ? C'est toi qui as mis la foire dans la cuisine ?

Sous le ton sec et menaçant, Purr trembla de la tête aux pieds et gémit à voix basse. Il se redressa sur le lit, s'y agenouillant d'un air penaud.

-  C'est moi... Je voulais pas... Mais j'ai déjà été puni...! couina-t-il pour sa défense.

Mordigann croisa les bras, sceptique. Il avait l'œil si sévère que Purr avoua sans réfléchir.

- j'ai mes chaleurs... !

Il se mordit la lèvre, semblant regretter son aveu, et fixa piteusement son patron. Ce dernier le dévisagea longuement, partagé entre l'accablement et l'agacement.

- Purr... finit-il par grogner en se frottant le visage. Vraiment... T'en rate pas une...

Le loup-garou glapit, mortifié. Il n'aimait pas mettre son patron en colère. Et en même temps, en le voyant debout devant lui, dans son pantalon bien coupé, son veston élégant et sa chemise aux manches retroussées sur ses coudes, il ne pouvait s'empêcher de lui trouver un charisme... déroutant.

Il courba l'échine et creusa les reins, tombant à quatre pattes sur le lit, haletant déjà. Son désir naissant était difficile à manquer et il avait l’air d’une véritable appel à la débauche.

-Mordy…

Son patron le toisa d’un regard sombre. Il savait bien ce que le lycan voulait. C’était l’inconvénient d’avoir un seul loup-garou parmi ses pensionnaires. La solitude lui pesait, et quand ses chaleurs venaient, il n’y avait personne pour l’aider et le satisfaire.
La lune pourpre brillait derrière les carreaux de sa chambre. Elle était toujours pleine dans cette nuit éternelle, découpait des ombres sanglantes sur les ruines des châteaux aux alentours.
Mordigann se massa les tempes.
- Tu m’as fait venir juste pour ça de toute façon, non… ? soupira-t-il en le dévisageant froidement.
Purr tenta de l’amadouer, de son plus bel air penaud. Puis il avança vers le bord du lit, docile, frémissant, pour défaire le pantalon de son patron.
Ce dernier le bloqua d’un geste brusque. Il voyait bien où le lycan voulait en venir. Purr n’avait personne d’autre à qui demander.
Flocon dormait encore, après avoir passé la nuit et une bonne partie de la matinée en rendez-vous avec le prince Adrian. Laè avait été réservé pour la journée pour la fête d’anniversaire d’une de ses clientes. Bernabé nettoyait la cuisine et Driss et Inari la chambre du démon renard, sous l’ordre insistant de leur patron quand il avait vu le désastre de peinture.
Et Elendil… se reposait.
 Le loup-garou le fixa de son regard fauve, brillant de désir et de soumission. Mordigann renversa brusquement le lycan sur le lit, lui arrachant un glapissement surpris, puis un couinement satisfait.
Purr creusa les reins et attrapa un oreiller sur son lit. Il y enfouit la tête pour étouffer ses gémissements, alors que d'un puissant mouvement des reins, Mordigann prenait possession de son corps.
Il le tenait solidement par les hanches, recouvrait son corps du sien. Il était tout habillé alors que Purr ne portait rien, nu et sans défense, le tissu écorchant sa peau sensible sous les allées et venues brutales.
Le lycan trouvait ça terriblement excitant. Il en redemanda même, lui offrant sa croupe sans hésiter, serrant l'oreiller sous corps mais redressant la tête pour mieux le supplier de ne pas l'épargner.
Quand il avait ses chaleurs, Mordigann était de loin le mâle alpha qu'il préférait. Le seul qui ne le ménageait pas, et lui ravageait les reins avec autant de colère que de désir.

3 commentaires:

  1. J'ai adoré tous tes textes. ^^

    Fancy candies est un monde avec tout plein de personnages attachants.

    On en demanderait encore.

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    1. Damned, j'avais pas percuté que j'avais pas répondu. Merci beaucoup, je suis contente si ça t'a plus ! @@

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  2. Je viens de tout lire à la suite, j'ai bien aimé les allusions aux précédents textes, c'était vraiment sympathique.
    C'est très bien écrit, les relations entre les personnages sont travaillées et c'est un régal. Et les couleurs sont bien utilisées.
    En tout cas, tu as un univers bien développé et très intéressant. Je ne sais pas si tu as écrit d'autres textes sur celui-ci mais ça m'intéresserait.

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